L'Ombre du vampire

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E. Elias Merhige, en tournant L'Ombre du vampire, filme ce qui aurait pu être le tournage de Friedrich Wilhem Murnau pour Nosferatu. Ce film des années 20 a connu un grand succès grâce à ses effets spéciaux qui ont effrayés des salles entières à l'époque.

Pourquoi celui-ci est-il l'un de mes films de vampire préférés ? Parce qu'il rend hommage au premier grand film de vampire. Parce qu'il le fait à la fois avec respect et quelques petites touches irrévérencieuses. Parce qu'il est incroyablement riche et bavard avec une économie de mots et de moyens. Parce qu'il nous offre un vampire subtil, maladroit et effrayant.

Impossible de savourer à sa juste valeur ce film si on n'a pas d'abord vu le Nosferatu de Murneau.

Les références au véritable film de Murnau sont authentiques et burlesques et E. Elias Merhige a réussi en recréant ce tournage à donner à nos yeux contemporains une vision effrayante de ce film des années 20 qui aurait pu, au contraire, nous amuser.

John Malkovich y est - mais en est-il parfois autrement ? - excellent, incarnant parfaitement son rôle tout en gardant une imperceptible distance qui nous permet de nous amuser avec lui malgré l'inquiétude grandissante que nous inspire son personnage.

Willem Dafoe, dans le rôle de Max Schreck, est terrifiant.

De nombreux thèmes y sont abordés, sous forme de métaphore ou non, tels que la création, le génie, l'éternité, le cinéma... On pourrait écrire une thèse de ce film !

C'est une mise en abîme sans fin, effrayante et excitante.

Si celui-ci est l'un des mes films préférés, c'est certainement pour toutes ces contradictions qui cohabitent, qui se répondent et qui nous emmène tout le long du film dans une spirale de sensations, de réflexions subtiles et contradictoires.

• John Malkovitch : Murnau
• Willem Dafoe : Max Schreck
• S Fry